Bilan de la mobilisation anti-OGM à Auch

, par KRIVINE Alain

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Tout comme Alain Lipietz, Alain Krivine a accepté sans problème de témoigner à mon micro alors qu’il venait de quitter le champ des violences policières. Il nous a accueillis avec la même simplicité.

L’entretien (retranscription écrite)

Jean Dornac : Alain Krivine, je vous remercie de vous arrêter deux minutes pour nous dire ce que vous avez vu, ce que cela vous inspire...

Alain Krivine : Ben là, ça inspire un certain dégoût ! Mais enfin, on pouvait s’y attendre de la part de ce gouvernement et de sa conception de la démocratie. On a un gouvernement qui est déjà minoritaire, qui applique une politique sur les OGM qui est refusée par tout le pays et qui utilise des centaines de gendarmes mobiles et de flics, ce qui est d’ailleurs presque grotesque pour garder un mouchoir de poche de maïs et d’OGM ! Bon, je crois que c’est une conception de la démocratie scandaleuse ! On était un millier environ, peut-être un peu moins, pacifistes, même pas une lime à ongles dans les poches et ils ont réagi avec une violence rarement vue depuis longtemps, des dizaine de grenades lacrymogène etc.

© Photo Jean Dornac
Alain Krivine pendant le meeting à Auch.

Il y a quelques manifestants, manifestantes blessées, qui ont pris des éclats... enfin, je veux dire, une rage invraisemblable qui montre un peu la peur et la faiblesse de ce gouvernement. Voilà, alors je sais qu’on nous accuse d’être violents, illégaux. Je crois qu’on fait de l’autodéfense pacifique légitime par rapport à des décisions qui elles sont porteuses de violence parce que la violence aujourd’hui c’est pas nous, c’est les gendarmes en face ! Et, d’une façon plus générale, la violence, je crois, c’est le règne du fric, c’est les multinationales, c’est les firmes agro-alimentaires, c’est tous ceux qui aujourd’hui de par le monde, notamment avec les OGM, vont faire crever de faim des millions de paysans. Voilà, elle est là la violence !

Jean Dornac : Est-ce que vous pensez qu’il faut continuer ce genre d’action ou est-ce qu’il faut passer à d’autres choses ? Je pense notamment à l’exemple des lundis de manifestation en Allemagne.

Alain Krivine : Je crois qu’il faut tout essayer ! Il y a, là, ces actions pacifiques, c’est un peu nouveau d’ailleurs, à l’aspect un peu nouveau. Elles ont un écho puisque même le Président du Conseil Général a pris la décision d’organiser un référendum dans le Gers. C’est quand même le produit de ces mobilisations ! Le fait que l’opinion ait pris position, c’est le produit de ces manifestations ! Maintenant, on peut envisager d’autres formes de luttes, oui ! Par exemple, le lundi allemand ! Je ne sais pas, il faut voir. Ce qui est clair, c’est que, parfois, il faut essayer de changer le style un peu traditionnel des manifestations traîne savates, bastille-république (là, je parle en parisien), bastille-république, république-bastille. Là, il y a une façon nouvelle de s’exprimer, je trouve ça très bien !

Jean Dornac : Je vous remercie Alain Krivine.

L’entretien audio (au format mp3)

Format mp3 - Durée : 2mn 30s - Téléchargeable ici

P.-S.

Entretien paru sur le site Altermonde-sans-frontières, le 9 septembre 2004.

Le titre est de la rédaction.

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