Présentation générale
C’est une page qui se ferme pour la Ligue Communiste Révolutionnaire. Une autre qui s’ouvre pour un parti tout neuf anticapitaliste. Ce 17e congrès annuel est historique pour la LCR car c’est sans doute son dernier. Historique aussi parce que le parti se lance dans une aventure ambitieuse. Discutée vendredi après midi (jour où La TéléLibre était sur place), la construction de ce nouveau parti a été approuvée, dans la soirée de samedi, par 83 % des délégués. Le leader de la Ligue espère que ce parti voit le jour à la fin 2008. Une étape importante vient donc d’être franchie avec ce congrès même si tout reste encore à faire. En effet, ce parti est encore à l’état d’ébauche. Vendredi, Olivier Besancenot a déclaré à la TéléLibre que « le jour où ce nouveau parti venait à voir le jour, la LCR en tant que telle n’avait plus vocation à exister ». Aujourd’hui chose faite, il tient à faire les choses dans l’ordre et de manière démocratique. Un autre congrès, de dissolution, devrait donc être organisé bientôt pour sonner le glas du parti révolutionnaire tels qu’il est aujourd’hui. Des travaux vont aussi commencer dans les jours ou mois prochains avec la mise en place de « comités d’initiatives ». Les travaux débuteront réellement après les élections municipales avec une réunion nationale pour établir les fondements de ce parti. En juin, une Assemblée Générale constituante est prévue pour continuer à définir les lignes du parti et son nom.
La LCR entend jouer un rôle plus important sur la scène politique française. Une brèche dans la gauche semble s’être formée avec notamment la décadence du parti socialisme. Tout le monde est d’accord pour voir naître un parti nouveau, rassembleur, alternatif, à gauche et qui s’inscrit en rupture avec le pouvoir en place et le capitalisme. Le but étant d’avoir suffisamment de poids pour contrer l’hégémonie de la droite et du parti socialisme. Mais des points de désaccords persistent sur la définition de celui-ci. Olivier Besancenot, et la majorité des délégués souhaitent un parti toujours révolutionnaire, fédérateur uniquement par le bas avec les collectifs, des personnes qui n’appartiennent à aucune organisation politique et enfin des militants en rupture avec leur propre organisation.
Un autre courant emmené par Christian Piquet s’est fait entendre lors de ces débats. Ils sont quelque uns à ne pas vouloir cantonner ce nouveau parti aux seuls révolutionnaires. Pour le membre du bureau politique de
la LCR qui a recueilli 14 % des voix, la meilleure stratégie serait d’ouvrir la porte à tous ceux qui seraient intéressés par ce rassemblement. Il voudrait un parti large qui pourrait regrouper des socialistes « conscients que le parti socialiste ne se redressera jamais », des écologistes mais aussi des communistes. Sans cette ouverture, M. Picquet craint assister à un simple ralliement à la Ligue.
Une longue réflexion s’engage pour les « camarades » de
la LCR. Même s’il y a eu un vote, rien n’est encore figé surtout si Olivier Besancenot souhaite faire les choses collectivement. Une élaboration donc à suivre de près.