C’est à l’Université de Tokyo que Takashi Nakashima and Yoshihiro Watanabe, membres de l’équipe du professeur Masatoshi Ishikawa — à la pointe de la robotique — ont présenté le prototype d’un appareil révolutionnaire permettant de numériser 200 pages par minutes (et bientôt plus, espèrent leurs créateurs).

La caméra intégrée à la machine enregistre 500 images par secondes, avec une résolution de 1280 par 1024 pixels : pour scanner un livre, il suffit de le feuilleter devant l’objectif. Les chercheurs ont mis au point un logiciel qui s’occupe ensuite de redresser les images des pages courbées.

Une fois ce prototype présenté, il s’agirait ensuite de simplifier l’appareil et d’en réduire la taille, afin de pouvoir l’intégrer par exemple à des smartphones. Un système qui permettrait, un jour, de numériser un livre rien qu’en le feuilletant devant son iPhone...

D’ici là, restent à régler quelques problèmes techniques, précise Erico Guizzo sur le site de l’IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers) : le processus de scan peut oublier certaines pages, des doigts peuvent apparaître sur l’image scannée, et on ne parle même pas du casse-tête que représentera la question des droits d’auteur face à une telle invention.
Watanabe, l’un des deux inventeurs, particulièrement réjoui à l’idée de pouvoir partager rapidement et dans le monde entier de nombreux mangas japonais, a déjà dû déchanter un peu : l’éditeur qu’il a contacté pour lui présenter la machine lui a strictement interdit d’utiliser des titres de sa maison pour la tester. Le chercheur a finalement utilisé un livre fabriqué par ses soins.