- Bonjour M.Poutou, ça va vous êtes bien arrivé ?
Oui super. On vient d’arriver à Paris là. On était à Marseille pour le meeting d’hier soir. IIl y avait beaucoup de monde. C’était une bonne ambiance.
- C’est vrai que depuis l’émission Des paroles et des actes, il y a un réel engouement autour de vous. Vous comprenez cette soudaine « passion Poutou » ?
(rires) C’est bizarre ! Je sais pas trop comment l’expliquer... C’est vrai que les choses ont basculé mais tant mieux hein ! Parfois ça arrive il y a des basculements comme ça dans la vie mais j’arrive pas encore à analyser la situation. Pour l’instant je suis pas dans l’analyse, je suis en plein dans la bataille. Mais on le voit dans les meeting, il y a de plus en plus de monde, on est de plus en plus demandés. Donc ça fait plaisir. En fait dans la campagne, il faudrait commencer par la fin. (rires)
- Ça a été si difficile que ça ?
Y a pas de respect social dans cette campagne donc c’est une bataille ! Une vraie bataille sociale et syndicaliste où on peut compter que sur nous-mêmes. On attend rien des autres et encore moins de Hollande — puisque c’est lui le favori —. Mais là on est à la fin de la campagne, il y a l’égalité du temps de parole et ça, ça change tout !
-* Justement, lors de la dernière émission de Mots croisés vous étiez aux côtés de vos adversaires, Yves Calvi était un peu l’arbitre du temps et de la parole. C’est une ambiance un peu scolaire et on vous voyait souvent lever le nez en l’air, vous vous ennuyiez ?
(rires) Bah c’est long surtout ! Mais sur les plateaux c’est comme ça. Et j’étais très mal entouré en plus ! Nathalie Kosciusko-Morizet elle m’agaçait ! Il y a la contrainte du temps, on peut pas couper la parole. Et moi en classe j’étais plus au fond à m’amuser avec les copains qu’en première ligne...
- Vous ne discutez jamais avec les candidats en dehors des plateaux ?
Non, je les fréquente très peu, je les ai vus rarement . Mais avant les émissions on passe tous au maquillage, et je les vois parler entre eux. ils se connaissent très bien, ils discutent. C’est un tout petit monde ; ils ont leurs petites habitudes. On vient pas du même monde donc je suis un corps étranger pour eux. La politique c’est un organisme vivant et tous les corps étrangers sont rejetés. Je suis un corps étranger dans cette campagne. (rires)
- Ce sont quoi ces petites habitudes que vous évoquez ?
Bah dans les médias par exemple. Face caméra ils me serrent la main mais quand c’est pas filmé ça me dit même pas bonjour. Moi que ce soit devant ou en dehors des caméras je reste cohérent. Je refuse par exemple de serrer la main à l’UMP ou au FN même si ça en a choqué certains. Mais j’ai des principes !
- Allo-ciné est allé demander à chaque candidat ses 5 films préférés. Parmi les choix de Marine Le Pen ou Nicolas Sarkozy on trouve des comédies comme l’Atalante ou Le Père Noël est une ordure. Vous au contraire vous avez choisi des films très sérieux. Vous ne regardez pas que des films politiques tout de même ?
Non mais pour moi la meilleure comédie c’est cette période électorale. Il y a tellement de petites histoires et de foutage de gueule ! Cette campagne c’est un sketch ! Quand Nicolas Sarkozy s’est présenté comme « le candidat du peuple », je croyais que c’étaient des blagues. Et puis j’ai compris qu’en fait non, il plaisantait pas.
- Vous faites quoi au lendemain du premier tour ?
Je vais préparer les législatives parce que c’est la fin de la campagne mais pas la fin de la bataille. On veut construire un nouvel outil politique, on continue de se battre après le premier tour ! Et puis dès lundi j’ai des interviews pour le bilan de la campagne. C’est là que je vais pouvoir me mettre à analyser ces dernier mois. Et sinon je vais me détendre... un peu.