- Quel regard portez-vous sur le Gay Cirkus tour ?
C’est un événement qui ne répond pas aux besoins des homosexuels mais des commerçants. Que ce Gay Cirkus tour soit uniquement un événement festif est à la limite de l’indécence. C’est oublier qu’une tentative de suicide sur quatre est liée à l’orientation sexuelle chez les moins de 25 ans. Ce festival dépolitise les questions liées à l’homosexualité, efface les problèmes réels et présente les homosexuels sous un jour où tous les problèmes sont réglés. Ce qui est loin d’être la réalité. D’un autre côté, cette manifestation invite les homos à exister y compris avec leur folklore.
- Comment expliquer les différentes tonalités de ces rassemblements Gay et lesbien ?
Depuis que les journées de la fierté homosexuelle existent, il y a une bagarre de leadership. Le milieu associatif qui porte des revendications et les milieux commerciaux se disputent. Les uns veulent des journées revendicatrices, les autres des shows tonitruants qui s’appuient sur la consommation matérielle et sexuelle. Vous remarquerez d’ailleurs que souvent les lesbiennes sont absentes de ces shows car leur présence est moins porteuse commercialement chez les homosexuels.
- Quelles sont aujourd’hui les priorités à mettre en avant pour la cause homosexuelle ?
Souvent les assos insistent sur le droit au mariage, à l’homoparentalité, la fidélité. Pour moi c’est une erreur. Car c’est vouloir reproduire le modèle hétérosexuel qui est en crise. Plus d’un mariage sur trois se termine par un divorce... Il faut mettre l’accent sur l’homophobie. Nous devons réellement prendre conscience que c’est un problème d’ordre public. Plus largement, il y a trop de fétichisme autour des relations sexuelles. Interrogeons-nous sur la manière de vivre des relations amoureuses, multiples, sexuelles, avec un épanouissement réciproque des partenaires.