Le massacre de Lima

, par Secrétariat Unifié de la Quatrième Internationale

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Le SU de la Q.I. partage l’indignation exprimée par tous les révolutionnaires et les démocrates à l’égard du gouvernement péruvien qui a lancé une opération sauvage contre les militants du MRTA à l’Ambassade japonaise à Lima. Alors que le commando guérillero n’a tué ni blessé personne et n’a lancé aucun ultimatum, Fujimori a décidé d’accomplir un véritable massacre en engageant les forces combinées de l’armée, de la marine et de l’aviation avec l’aide des États-Unis, de la Grande-Bretagne et d’Israël et la complicité du gouvernement japonais.

Il n’a pas voulu faire de prisonniers : son but était d’exterminer tous les militants et les militantes présents sur place. Les médias bourgeois du monde entier n’ont pas hésité à exprimer leur satisfaction en s’associant aux félicitations que leurs gouvernements ont fait parvenir à Fujimori, ce sinistre personnage qui a atteint le but de redorer son blason de tyran, terni par l’action du MRTA. Au delà de toutes ses manifestations obscènes, Fujimori et sa bande ont envoyé au peuple qu’ils dominent un message tout à fait clair : le monopole de la force sous quelle forme que ce soit appartient à l’État et la raison d’État doit avoir le dessus à tout prix. Ceux qui contestent ces « principes » et cette légitimité doivent être châtiés sans pitié.

Plus généralement, ils ont voulu faire comprendre à ceux d’en-bas, militants politiques ou de mouvements sociaux, quelles que soit leurs orientations, que le cadre du système capitaliste doit être respecté. Notamment en Amérique latine, ceux qui ne sont pas disposés à le faire, doivent savoir qu’ils ne seront protégés par aucune loi ni garantie démocratique. Contre eux la « guerre de basse intensité » qui a déjà fait tant de ravages, en Amérique centrale et ailleurs, continue et continuera : voila l’autre message que Fujimori et ses alliés impérialistes ont voulu envoyer aux opprimés et aux exploités du continent.

Toute organisation révolutionnaire a le droit de partager ou ne pas partager les options du MRTA et de se poser la question de savoir si les moyens utilisés par ses militants sont valables ou non, s’ils aident ou non à mener avec succès le combat légitime contre les oppresseurs « nationaux » ou étrangers. Mais au moment où les classes dominantes latino-américaines et leurs patrons impérialistes crient victoire, il est de notre devoir d’exprimer toute notre solidarité au MRTA qui pleure ses morts.

Nous exigeons en même temps que cesse au Pérou le scandale de la détention de prisonniers politiques dans des conditions inadmissibles à l’égard d’êtres humains. Une campagne de solidarité avec tous ces prisonniers doit être organisée à l’échelle internationale.

13 mai 1997

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