Première conséquence importante des événements : l’acceptation du leadership des États-Unis sur le plan international, alors qu’ils rencontraient des résistances du point de vue de leur politique unilatérale depuis l’arrivée au pouvoir de Bush. Or, depuis le 11 septembre, un retournement durable facilite l’alignement derrière la diplomatie des États-Unis. Il en découle des décisions plus faciles à prendre : par exemple, l’autorisation de la "fast track" - une procédure de négociations qui permet d’adopter rapidement un traité, et dont dépend le développement de la zone de libre-échange sur le continent américain. Autre conséquence : au Moyen-Orient, contrairement à ce qu’on pourrait penser, le ralliement des États arabes met dans la balance la reprise des négociations entre Israël et les Palestiniens. D’où l’effet imprévu de la pression américaine sur Israël. Enfin, les attentats peuvent être utilisés pour entamer des procédures de restriction de certaines libertés publiques, comme sur la question du mandat d’arrêt européen. Par ailleurs, à Qatar en novembre, s’ouvre un nouveau round de négociation pour l’OMC, avec en particulier la question de l’accord général sur le commerce des services : les États-Unis ne seront-ils pas en position plus forte vis-à-vis de tout ce qui avait été laissé en plan à Seattle ? C’est là un processus inquiétant : les États-Unis veulent consolider leur hégémonie sur le plan économique, entraînant les effets de dislocation sociale, d’augmentation des inégalités et de désagrégation des États liées à l’économie libérale. Cela provoque des situations d’insécurité et d’instabilité dans de véritables zones de chaos. C’est dans ce cadre que les attentats terroristes s’intègrent, au sein d’un cycle de ripostes militaires de douze ans, depuis 1989, avec Panama, puis le Golfe, le Soudan, la Somalie, la Yougoslavie. Cela atteste d’une puissance unipolaire hégémonique sans contrepoids, mais qui fait naître des désordres qu’elle ne peut maîtriser.
Congrès Marx International
Des zones de chaos