- Pourrais-tu décrire la situation économique et sociale de la circonscription d’Argenteuil et Bezons ?
Le chômage a augmenté de 8 % dans la circonscription, de 45 % chez les jeunes de moins de 25 ans. Par ailleurs, plus de 100 postes ont été supprimés (entre les départs non remplacés et la suppression des emplois-jeunes...) au niveau de la mairie d’Argenteuil. Par manque de personnel toujours, plusieurs services publics ne fonctionnent pas correctement, comme à l’hôpital d’Argenteuil ou un service a dû fermer en juillet et où les urgences n’arrivent pas à faire face à la demande. Il ne s’agit de rien d’autre que de la traduction sur le terrain du démantelement du Service Public qui nous vient tout droit des traités de Maastricht via ce gouvernement de droite radicale.
- Dans la situation politique francaise, où l’Assemblée nationale est dominée de manière écrasante par la droite réactionnaire, quel est l’enjeu de cette élection législative partielle ?
Six mois après les dernières législatives, cette partielle présente un enjeu national du fait de la présence de Robert Hue pour le PCF, mais aussi parce que le gouvernement vient tout juste de se prendre sa première gifle de la part des salariés d’EDF-GDF qui ont refusé la privatisation de leur entreprise et la réforme des retraites que le gouvernement souhaite mettre en place. C’est donc, en plus dans un contexte de guerre annoncee, un premier bilan porte sur les actions du gouvernement.
Si bien que le maire de droite d’Argenteuil, Mothron, a reçu en deux semaines de temps le ministre de l’Intérieur Sarkozy et le ministre de la Santé Mattei, que le Front National a fait venir à Argenteuil Marine Le Pen, et nous, il faut bien l’avouer, Alain Krivine !
- Quelles sont les forces politiques qui se présentent à cette élection ?
Pour la gauche, la LCR (100% à gauche), Lutte Ouvrière (P. Crunil), les Verts (Trainoir), PCF (R.Hue), PS (A. Leikine) ; pour la droite, UMP (Union pour un Mouvement Populaire - G. Mothron), UDF (C.Serres). Les nouveaux écologistes (Alborghetti) et une liste indépendante « Comme des Français » (Fecih), et le FN (M. Bruna).
- Quelle est l’évolution des rapports de forces et d’attitude dans la gauche locale (réformiste et révolutionnaire), et en particulier entre le PCF, dont c’était autrefois un bastion, et la LCR, qui y existe depuis plus de trente ans ?
L’écroulement du PCF nationalement et localement aux élections se traduit par une perte des structures matérielles et de militants. Cependant, il reste présent dans la lutte des sans-papiers et nous avons ensemble (avec 27 autres organisations) mis en place un comité départemental anti-guerre.
Sans doute les attaques sur les retraites et les services publics nécessiteront-ils un travail de mobilisation en commun.
- Au-delà des élections, quelles sont selon toi les priorités d’action politique locale dans une banlieue comme la tienne ? Comment la LCR s’y emploie-t-elle localement ?
Le maire mène une politique anti-sociale et raciste (propos discrimatoireqs a l’egard des Roms stationnes dans notre ville) qui nécessite une réponse et beaucoup d’explications pour contrer sa politique sécuritaire (liberticide) : il a mis en place une police municipale et a voulu geler les subventions aux écoles... Par ailleurs, nous rencontrons les syndicats à l’hôpital, à la mairie, pour relayer localement la bataille qui s’engage à l’échelle nationale sur les retraites, le service public et la guerre. On rencontre aussi des groupes politiques qui ont quitté le PCF et qui sont à la recherche d’une alternative politique...