Pétition internationale pour la libération de Mohamed Rachid Chrii

, par Signature collective

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Depuis déjà 7 mois, Mohamed Rachid Chrii est en prison. Syndicaliste, défenseur des droits de l’homme, militant altermondialiste, Rachid a été interpellé le 22 avril 2003. La veille, il avait tenté de dissuader des policiers de brutaliser un jeune homme en état d’arrestation dans un quartier populaire de Safi au Maroc. Jugé, dans un premier temps, pour vente de haschich, il est finalement condamné à 18 mois de prison ferme et quatre mille dirhams d’amende pour outrage aux fonctionnaires publics dans l’exercice de leurs fonctions, tentative de faire évader un criminel, port d’arme et rébellion. Tout porte à croire, en vérité, que Rachid a été condamné pour son engagement associatif et syndical. Ses nombreux avocats ont d’ailleurs dénoncé avec force les conditions de l’enquête et du procès : falsification du procès-verbal de la police judiciaire, absence de toute preuve matérielle, menaces et tentatives de corruption de personnes pour les inciter à témoigner contre Rachid, etc. Et surtout, usage de la torture et de mauvais traitements (coups, électricité, introduction d’objets dans l’anus, etc.) ayant occasionné une perforation des tympans, de multiples traumatismes, notamment crâniens. Le 23 avril, Rachid est tombé dans le coma et a dû être transporté à l’hôpital Mohamed V sur ordre du procureur.

Les procès et la condamnation de Rachid ont suscité de nombreuses réactions de solidarité au Maroc et notamment dans sa ville où il est connu pour son engagement en faveur de la démocratie et de la justice sociale : communiqués d’association, sit in devant le tribunal, manifestations de rue et grèves. Les autorités marocaines n’ont, hélas, pas voulu entendre ces protestations comme elles n’ont pas voulu entendre les protestations, au Maroc et ailleurs, qui ont accueilli la condamnation du journaliste Ali Mrabet à une lourde peine de prison, comme elles ont fait la sourde oreille face aux nombreux appels qui s’inquiètent de la réapparition de pratiques répressives de sinistre mémoire au prétexte de la « lutte contre le terrorisme ».

Nous, signataires, préoccupés par l’avenir de la démocratie dans le monde en général et au Maroc en particulier, demandons instamment aux autorités marocaines la libération de Mohamed Rachid Chrii et qu’un terme soit enfin mis aux arrestations arbitraires et aux condamnations pour délits d’opinion.

Premières signatures : Achcar Gilbert (Université Paris 8, France), Angeli Verveine (Sud PTT, France), Arnove Anthony (Iraq Under Siege, États-Unis), Association des Marocains en France (AMF), Ben Salem Ali (Amicale nationale des anciens résistants, Tunisie), Bochra Bel Haj Hmida (Avocate, Tunisie), Boumédiene-Thiery Alima (Députée PE, France), Burgin Andrew (Stop the War Coalition, Angleterre et Pays de Galles), Cameron Ronald (FNEEQ-CSN, Canada), Chouicha Kaddour (Conseil national des enseignants du supérieur, Algérie), Chomsky Noam (linguiste, États-Unis), Corcuff Philippe (sociologue, France), De Almeida José Maria (CUT, Brésil), Desolre Guy (Belgique), Derwin Des (Dublin Council of Trade Unions, Irlande), Feliu Laura (Université Autonome de Barcelone, Espagne), Finkel David (Against The Current, États-Unis), Fogel Jerise (Marshall University, États-Unis), Gaillot Jacques (Evêque, France), Gallagher Stephen (philosophe, États-Unis), Gasper Philip (Notre-Dame de Namur University, États-Unis), George Susan (Transnational Institute et Attac, France), Gordon Alex (National Union of Rail, Maritime & Transport Workers - RMT, Grande-Bretagne), Hannachi Abbes (Raid Attac Tunisie), Katz Claudio (économiste, Argentine), Kowalewski Zbigniew, (journaliste, Pologne), Krivine Alain (député PE, France), Ledeur Noëlle (SUD Education, France), Lefort Jean-Claude (député, France), Louçã Francisco (député, Portugal), Lowy Michael (CNRS, France), Maass Alan (Socialist Worker, États-Unis), Malewski Jan (Inprecor, France), Mamère Noël (député, France), Martelli Roger (Regards, France), Messaoudi Aziz (AMDH de Rabat, Maroc), Mestiri Omar (journaliste, CNLT, Tunisie), Nagel Mechthild (SUNY, États-Unis), Olivera Oscar (Fed. Fabriles, Bolivie), Ollier René (Sud PTT, France), Perello Sergi (Intersindical-CSC, Espagne), Prates Luis Carlos (Sindicato dos Metalúrgicos, São José dos Campos, Brésil), Seddik Omeyya (MIB, France), Shawki Ahmed (International Socialist Review, États-Unis), Smith Sharon (ISO, États-Unis), Sikorski Patrick (RMT, Grande-Bretagne), Silberstein Patrick (éd. Syllepse, France), Travesso Dirceu (CUT São Paulo, Brésil), Tucker Greg (RMT, Grande-Bretagne), Vachetta Roselyne (députée PE, France), Varikas Eleni (Université Paris 8, France), Zinn Howard (États-Unis).

Pour citer cet article

Signature collective, « Pétition internationale pour la libération de Mohamed Rachid Chrii », Inprecor, n° 488, décembre 2003.

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