Collectif Raisons d’Agir Poitiers
Sur les classes sociales
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L’existence des classes sociales a pendant longtemps fait consensus. Mobilisées, organisées, objets d’études, en particulier pour ce qui concerne la classe ouvrière, la notion de classes a mis à jour un antagonisme grâce aux mobilisations du mouvement ouvrier. L’appartenance au PCF, et souvent à la CGT, était le gage de l’inclusion dans la classe ouvrière via l’appartenance à son seul parti représentatif. L’extrême-gauche qui naît dans les années soixante ne va pas faire autre chose que contester l’hégémonie du PCF sur une classe ouvrière souvent source de phantasmes, la manifestation la plus poussée en étant l’établissement en usines des maoïstes, et dans une moindre mesure les tournants ouvriers de certaines organisations trotskystes. Au-delà des désaccords, existait un consensus sur la réalité de cette classe, consensus qui interrogeait peu ou mal les mutations du monde du travail ainsi que les formes d’existence collective de la classe ouvrière. Dès lors, la non-prise en compte par le mouvement ouvrier traditionnel des nouvelles formes de travail et de précarité, sous le coup de la pression du chômage de masse, ainsi que la mythification d’une classe ouvrière incarnant
génériquement le devenir de l’humanité et la possibilité de son émancipation, étaient inévitables.
Enfin, la notion de prolétariat n’est pas elle non plus réellement interrogée par ces organisations ; celui-ci semble faire corps avec la classe ouvrière, excluant de fait ce qui est hors de l’usine. C’est hélas une vision semblable qui perdure dans une part non négligeable de l’extrême-gauche française. Difficile à partir de là de s’interroger sur d’éventuelles mutations du monde du travail susceptibles de transformer les comportements militants.
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