- Ekaitza : La 17e université d’été de la LCR vient de s’achever à Port Leucate, quelles sont les nouveautés du cru 2008 ?
Martine Mailfert : Tout d’abord le nombre de participants puisque nous avons accueilli prés de 1 400 participants cette année. Il nous a même fallu arrêter les inscriptions début juillet par manque de places. Cette université
était ouverte aux membres de la LCR bien sûr, mais surtout aux membres du NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste) de toute la France.
L’université est une véritable école de formation militante et populaire ou plus de 16 ateliers-débats différents par jour abordent les thèmes les plus divers avec des intervenants spécialisés venus de tous les horizons. Au programme de cette année entre autres : les leçons de Mai 68, les questions sociales (contrat de travail, retraites, syndicalisme...), les questions écologiques, le droit des
femmes, les questions internationales avec des invités venus des USA, d’Italie, de Grèce, de Palestine, d’Allemagne, de Pologne...
Mais face à la politique menée par Sarkozy et l’absence de riposte de la gauche, le cycle concernant la construction du NPA, indépendant du PS et des partis de la gauche institutionnelle, a eu un vif succès.
Petite pointe de nostalgie pour tous les anciens militants, dont je fais partie, puisqu’il s’agissait de la dernière université d’été de la LCR. L’an prochain, c’est sous le nouveau nom du parti que l’université d’été aura lieu.
- Justement à ce propos, ou en êtes-vous de la construction du NPA ?
Après l’appel lancé par Olivier Besancenot, en janvier, ce sont plusieurs centaines de comités qui se sont créés partout en France, même dans des endroits où il n’y avait pas de militants LCR.
Une première coordination des comités a eu lieu en juin avec près de 1 000 délégué(e)s. Un comité d’animation nationale a été mis en place regroupant 1/3 de militants LCR et 2/3 de personnes n’ayant, le plus souvent, appartenu à aucun parti. Ce comité a pour charge de préparer le congrès constituant du nouveau parti. Cette proportion, d’1/3 seulement de militants de la LCR, se retrouve à peu prés dans tous les comités, preuve que les salariés ressentent vraiment le besoin de construire un outil politique qui les aide dans les luttes
en proposant une véritable alternative politique de gauche et pas un simple accompagnement au libéralisme, comme le font le PS et ses satellites depuis de très nombreuses années. Face à un système qui détruit la planète, accroit les inégalités et l’exploitation du plus grand nombre, les personnes qui s’engagent dans la NPA refusent de croire celles et ceux qui affirment que cette société capitaliste libérale serait un horizon indépassable.
Dès cette rentrée, nous avons proposé à l’ensemble des partis de gauche de nous rencontrer pour mettre en place une campagne unitaire pour lutter contre la baisse du pouvoir d’achat, ainsi que contre la privatisation de La Poste.
- Plus particulièrement au Pays Basque, ou en êtes-vous ?
Après la campagne pour les municipales, trois comités NPA se sont montés sur la Côte basque : un sur Bayonne-Boucau-Seignanx, un sur Anglet et un sur Saint-Jean-de-Luz / Hendaye.
Nous avons eu plusieurs réunions avant le break des vacances. Nous allons reprendre début septembre avec la préparation du congrès constitutif du nouveau parti et des campagnes locales pour la hausse du pouvoir d’achat avec notamment, sur Bayonne, une campagne d’information pour exiger la gratuité et le développement des transports collectifs.
En préparation également pour cette rentrée la création d’un comité NPA jeunes sur Bayonne (étudiants, lycéens, jeunes travailleurs...) et un comité à l’intérieur du Pays Basque sur Saint-Jean-Pied-de-Port, Saint-Palais...
- Quel est le calendrier pour la construction du NPA ?
À partir de septembre, les comités travaillent sur le programme politique, les règles de fonctionnements et le nom du parti.
Début novembre, une nouvelle coordination des tous les comités se réunira sur Paris pour débattre et arrêter les différents textes. Après débats dans chaque comité, les congrès locaux auront lieu mi-janvier. Fin janvier, les
représentants de tous les comités se réuniront en congrès constituant. Ce sera l’acte de naissance du nouveau parti.
- Que deviendra la LCR ?
La LCR disparaît en tant que telle puisque c’est chaque personne qui adhère au NPA. Conformément à ses statuts, la LCR fera un congrès en janvier pour voter sa dissolution. Ce sera à n’en pas douter, un moment fort pour nous tous. Nous serons partagés entre la nostalgie d’une page de notre histoire qui se tourne et l’enthousiasme d’une nouvelle page à écrire avec la construction de ce nouveau parti qui, déjà aujourd’hui, dépasse largement les forces militantes de la LCR.