- Paris Match. En 2004, la liste LO-LCR n’avait obtenu que 3,9 % en Ile-de-France. Quels sont vos objectifs ?
Olivier Besancenot. C’est la région la plus riche de France et celle où il y a le plus d’inégalités. Nous voulons que ceux qui y vivent et y travaillent commencent à se sentir représentés. Au niveau national, nous espérons consolider un espace électoral autour de 5 %. Faire moins serait un échec politique.
- Pourtant, en Ile-de-France, vous partez seul, en Basse-Normandie, avec le Parti de gauche de Mélenchon, en Languedoc et en Pays de Loire, avec le Front de gauche (PC + PG).
À la fin des discussions unitaires, le PC et le PG nous ont dit que la cogestion des régions avec le PS était la condition de l’accord. C’était nous demander de renier notre identité politique. Après, localement, il peut y avoir des marges de manœuvre. Mais cela concerne tout au plus sept régions.
- N’auriez-vous pas pu intégrer les exécutifs régionaux avec le PS, sans voter toutes les décisions ?
Non, car aller dans un exécutif, c’est voter le budget. En Ile-de-France, cela signifie voter l’aide économique qui finance, via les pôles de compétitivité, des entreprises du Cac 40 comme EDF.
« Nous n’irons pas cogérer les régions avec un PS libéral »
- En refusant l’alliance, ne faites-vous pas le jeu de la droite ?
Il y a six ans, le PS a remporté vingt régions sur vingt-deux. Tout le monde pensait que ce serait un rempart à la politique de Sarkozy. Ça ne l’a pas été. Sur la question des retraites, avant même que la bataille sociale ne soit menée, Martine Aubry envoie un accusé de réception au gouvernement pour dire : « Allez-y, foncez ! C’est inéluctable, il faudra travailler plus longtemps. » C’est la continuité du PS libéral. Nous n’irons pas cogérer les régions avec eux.
- Que proposez- vous ?
La gratuité des transports pour tous, par exemple. En Ile-de-France, cela coûterait de 1 à 1,5 milliard d’euros.
- Vous n’avez jamais été élu. En avez-vous vraiment envie ?
J’ai envie qu’on aie des élus. Si je suis conseiller régional, je verserai l’intégralité de mon indemnité à mon parti. Qui s’engage à faire la même chose ?