« Le NPA n’a pas de leçon à recevoir »

, par BESANCENOT Olivier

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Porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste, Olivier Besancenot est engagé dans un combat difficile, aussi bien en Ile-de-France, où il mène la liste du NPA, qu’au plan national.

  • Comprenez-vous le tollé déclenché, jusque dans les rangs du NPA, par la désignation d’une candidate qui porte le voile musulman ?

Je comprends le débat. À l’occasion de notre prochain congrès, nous traiterons des questions du féminisme et de l’islamophobie. Mais nous n’acceptons pas les leçons d’une partie de la classe politique qui cherche à redorer son blason, alors qu’ils n’ont aucune leçon à nous donner. Dans toutes les régions, ce sont eux qui déversent des sommes faramineuses, l’argent de nos impôts, pour financer des écoles en grande majorité catholiques. La vraie laïcité consisterait à ce que l’argent public finance les seules écoles publiques. Sur ce terrain-là, nous n’avons de leçon à recevoir de personne. On assiste à une tentative d’instrumentalisation d’une candidate NPA sur 2 000 pour chercher à faire de notre parti une victime collatérale du débat sur l’identité nationale.

  • Le NPA sera présent dans 21 régions. Vous présentez des listes autonomes dans onze régions. Dans les autres, vous êtes alliés tantôt à d’autres formations de la gauche radicale ou au Front de gauche. Où est la cohérence ?

La cohérence, c’est que nous offrons partout la possibilité à ceux qui combattent la droite mais qui ne se reconnaissent pas dans les bilans des régions, de voter le plus à gauche possible. Nous souhaitons que les régions ne basculent pas dans le camp de la droite. En même temps, nous portons un regard critique sur ce qui a été accompli dans les 20 régions dirigées par le PS depuis 2004.

  • Quels sont vos objectifs en Bretagne ?

Nous espérons mener en Bretagne une campagne dynamique. Notre liste, qui va au-delà des militants du NPA, montre que nous pouvons fédérer et rassembler afin de donner un prolongement politique aux luttes sociales comme celle de la SBFM.

  • Aucun sondage national ne vous crédite d’un score supérieur à 5 % (la barre qui permet d’obtenir des élus dans les prochaines assemblées régionales). Est-ce le signe que le NPA peine à trouver son public ?

Le seul sondage qui comptera, c’est celui qui sortira des urnes. À celles et ceux qui nous trouvent utiles et efficaces au quotidien, nous proposons de disposer demain de délégués du personnel, de vigies citoyennes au sein des assemblées régionales ; ne serait-ce que pour exiger la nécessaire transparence à propos de l’utilisation des deniers publics. C’est quelque chose d’extrêmement important, et si nous parvenons à mettre un pied dans les instances régionales, ce sera vachement plus facile de le faire.

P.-S.

Propos recueillis par Philippe Reinhard.

Le Télégramme, 11 février 2010.

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