Où en êtes-vous dans le conflit qui vous oppose à la direction de la LCR ?
Christian Picquet. Les discussions continuent. J’ai été évincé du poste de permanent que j’occupais depuis vingt-huit ans. Cette décision me paraît exclusivement politique. Il y a deux semaines, mes camarades m’ont déclaré que cette mesure avait comme fondement le fait que le courant Unir développait « un haut niveau d’hostilité à la LCR ». Ils nous ont expliqué qu’ils nous considéraient un peu comme l’ennemi intérieur et qu’il fallait donc nous marginaliser et nous priver de la possibilité, comme c’était la tradition au sein de la Ligue pour les minorités, de participer à l’animation générale du parti.
En quoi votre position diverge-t-elle de celle d’Olivier Besancenot ?
Il y a besoin d’un nouveau parti qui, à gauche, propose une alternative à la dérive droitière du PS. Mais à mon sens, il doit être la résultante de la convergence de courants qui s’orientent vers la même perspective. La question est posée au PC, à la gauche du PS ou des Verts, aux forces alternatives... Mes camarades de la majorité de la LCR considèrent, eux, que le nouveau parti anticapitaliste doit être construit uniquement dans une rencontre entre la LCR, comme seul courant politique, et ceux qu’ils appellent des anonymes.
Vous regrettez le phénomène de personnalisation autour d’Olivier Besancenot ?
Olivier est un excellent porte-parole. Le problème ne porte pas sur ses qualités individuelles mais sur la conception de la politique qu’il lui faut porter. Par exemple, il n’est pas forcément judicieux qu’il se rende chez Michel Drucker à la mi-mai comme invité vedette. Ce type d’émission ne contribue pas à la diffusion d’idées mais au contraire dépolitise l’espace public.