Ce gouvernement doit prendre retraite !

, par MAILFERT Martine

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La sanction électorale de la droite et du gouvernement Sarkozy-Fillon, le 16mars dernier, a été une bonne nouvelle et doit donner confiance à toutes celles et tous ceux qui résistent depuis plus de huit mois. En réponse à cette « claque électorale », le gouvernement a décidé d’aller plus vite dans la destruction de nos acquis sociaux. L’un des deux premiers dossiers sur la table porte sur la nouvelle réforme des retraites, également appelé « grand rendez-vous de 2008 ».

Toujours le même objectif : baisser nos pensions !

Nous savons déjà que le soit disant « grand rendez-vous de 2008 » n’a qu’un seul et unique but : l’allongement de la durée de cotisation à 41 ans pour l’ensemble des salariés, du privé comme du public ! Le patronat, lui, aimerait un allongement à 42 ans et reculer l’âge de départ à 62 ans, voire 65 ans. Sera-t-il, une nouvelle fois, entendu par le gouvernement ? Pour nous faire avaler cette réforme, le gouvernement, soutenu par le patronat et certains économistes, va nous ressortir le fameux « problème démographique » !

D’autres choix sont possibles !

Contrairement à ce que nous disent le gouvernement et le Medef, les moyens pour financer nos retraites existent : ce sont les richesses produites qui ne cessent de s’accroître ! Il faut prendre sur les profits, augmenter les cotisations patronales, les salaires et partager le travail en travaillant moins pour travailler toutes et tous.

Il est possible de faire d’autres choix de société où l’on répartirait autrement les richesses. Quelques exemples de financement possible des retraites : cent mille chômeurs de moins représentent un gain de 1,5 milliard d’euros par an, une hausse de 1 % des salaires ferait rentrer 1 milliard d’euros de cotisations annuelles en plus pour les retraites, la fin des exonérations des cotisations patronales rapporterait 30 milliards d’euros par an, la taxation des revenus financiers au même niveau que les salaires ce serait plus de 27 milliards d’euros par an.

Après le 29 mars, la riposte unitaire : une urgence !

Seul un mouvement unitaire et d’ensemble, pourra faire reculer Sarkozy et Fillon sur ce dossier central des retraites. L’urgence actuelle est à la riposte unitaire. La gauche sociale et politique doit s’unir pour défendre les retraites. La première mobilisation du 29 mars n’était que les prémices, loin d’être suffisants pour stopper ce gouvernement. Car, c’est bien sur le terrain social que va se jouer la suite cruciale du rapport de force engagé cet automne. Il est clair, que l’attitude des directions syndicales et des partis de gauche sera déterminante.

Le front des syndicats doit s’amplifier pour aller véritablement dans ce sens. A gauche, on devrait être soudés contre la réforme qui consiste à faire passer tout le monde à 41 ans de cotisation pour une retraite à taux plein. Cela n’empêche pas des désaccords sur les solutions alternatives comme les 37,5 ans de cotisations pour tous et la retraite à 60 ans que la LCR préconise. Le député PS, Moscovici a jugé « assez inéluctable » l’allongement de la durée de cotisation et la direction du parti nous demande d’attendre 2012 pour battre Sarkozy et Fillon !

Pourtant, il est impératif, si nous voulons rendre illégitime ce gouvernement de refuser le cadre de ses contre-réformes et de se préparer aux résistances sociales. Ce gouvernement doit battre en retraite sans attendre 2012. C’est le moment d’agir !

P.-S.

Article paru dans le Journal du Pays Basque, édition du 2 avril 2008.

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