Dans la rue comme dans les urnes, battons Sarkozy

, par MAILFERT Martine

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Le 11 octobre 2003, pour de nombreuses personnes, sera très certainement une date charnière. Une époque commencée avec Pays Basque 2010 y trouvera son terme si l’autisme gouvernemental se prolonge au-delà de la fin de l’année.

4,13 % d’électeurs et d’électrices se sont rassemblés autour de la candidature d’Olivier Besancenot. Malgré la pression du « vote utile » plus d’un million cinq cent mille électeurs et électrices ont porté leurs suffrages sur son nom. C’est un encouragement précieux pour les luttes de demain. La LCR a réussi dans cette campagne à répondre aux attentes sociales : pour le droit à l’emploi, l’augmentation du pouvoir d’achat ou encore le droit au logement ; le SMIC à 1500 € net, l’augmentation de tous les revenus de 300 € nets, la réquisition des logements vides, l’interdiction des licenciements et la lutte contre les discriminations... Autant de questions désormais installées dans la société et dans le monde du travail ; autant de mobilisations à venir pour faire entendre notre voix et notre force.

Battons Sarkozy

Avec plus de 30 % des voix, le candidat UMP vient de montrer sa force.

Le total droite et extrême droite est proche de 60 % des votes. Pourtant la droite vient depuis cinq ans de mener une politique de démolition systématique de nos conquêtes sociales, et Sarkozy veut appliquer désormais à la société française le traitement de choc du MEDEF. C’est-à-dire plus d’inégalités, plus d’injustices et moins de libertés. Le Pen est exclu de la compétition et c’est une excellente nouvelle. Mais Sarkozy recycle dans son discours une partie du programme et des idées du FN... qu’il compte appliquer au pouvoir ! De même a-t-il su récupérer le non nationaliste, cocardier, qui s’était exprimé le 29 mai 2005 autour des campagnes du FN et de Villiers. Chassant sur les terres du FN, cet homme et son programme sont un danger majeur immédiat.

Le deuxième tour, un référendum anti-Sarkozy

Depuis cinq ans la LCR combat la politique de Chirac et de ses premiers ministres dans la rue comme dans les urnes, et évidement la politique sécuritaire de Sarkozy. C’est en ce sens que la LCR appelle le 1er mai à manifester à Bayonne comme dans toutes les villes de France pour les mesures d’urgence sociales qu’elle a défendue dans cette campagne et contre le projet antisocial de Sarkozy. Le deuxième tour prend nécessairement l’allure d’un référendum anti-Sarkozy pour tous ceux et celles qui entendent résister à sa politique.

Par nos luttes décrétons l’urgence sociale. Face à cette droite dure, le parti socialiste et sa candidate ne sont pas à la hauteur. Ce coup-ci le PS bénéficiait de trois facteurs favorables par rapport à 2002. La gauche a été dans l’opposition, et pouvait surfer sur le rejet de la politique brutale de la droite. Les dirigeants socialistes ont pu également tirer la corde du vote utile pour éviter un nouveau 21 avril 2002. Et enfin, en obtenant le ralliement de Taubira pour le PRG et de Chevénement pour le MRC, Ségolène Royal s’est évitée une compétition qui avait tant coûté à Jospin.

La LCR a proposé tout au long de cette campagne une redistribution des richesses. Ce n’est pas le projet du PS qui se situe sur le même terrain que la droite en acceptant le libéralisme et en saluant les profits des grandes entreprises. C’est pourquoi la LCR ne se situe pas en soutien à Ségolène Royal. Désormais, il semble bien que la direction du PS et sa candidate lorgnent vers l’UDF pour l’emporter dans quinze jours. Un nouveau déplacement vers la droite.

Pour une nouvelle force anticapitaliste

Quelle que soit la présidence qui sortira des urnes le 6 mai, il faudra continuer à s’opposer aux politiques libérales et la LCR continuera à oeuvrer pour l’unité la plus large possible dans les luttes à venir. Et ce, si Sarkozy devait malheureusement l’emporter le 6 mai, mais également si Ségolène Royal était élue afin qu’elle connaisse une opposition à sa gauche et pas seulement à sa droite.

Nous avons besoin d’une nouvelle force anticapitaliste. Pour être utile dans les luttes et les résistances en s’appuyant sur la nouvelle génération politique qui émerge après les mobilisations contre le CPE, dans les banlieues et dans les entreprises. La LCR propose de construire ensemble cette force capable de combattre le capitalisme et d’offrir l’espoir qu’un autre monde est possible.

P.-S.

Article paru dans le Journal du Pays Basque, édition du 26 avril 2007.

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