LCR - « Le nouveau parti ne sera pas celui d’Olivier Besancenot »

, par BESANCENOT Olivier

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Le 17e Congrès de la LCR, qui se tenait ce week-end à La Plaine-Saint-Denis, a posé la première pierre d’un nouveau parti de la gauche radicale. Une stratégie défendue par Olivier Besancenot.

FRANCE SOIR. Votre appel à dissoudre la LCR dans un nouveau parti vient d’être validé par 83 % de militants. Quelles sont les prochaines étapes ?

OLIVIER BESANCENOT. Nos militants et nos militantes vont maintenant impulser des collectifs pour discuter démocratiquement du programme et du nom du futur parti. En juin, une assemblée constituante les adoptera avant le congrès de fondation prévu en décembre.

Parlons programme. En quoi ce nouveau parti radical, révolutionnaire et anticapitaliste innovera-t-il par rapport à la Ligue ?

Ce ne sera pas le jour et la nuit, mais nous allons poursuivre le processus de refondation programmatique engagé pour construire le socialisme du XXIe siècle. Et ce processus va dépasser la LCR, pour se faire avec des personnes issues d’autres traditions, des militants d’Arlette Laguiller, de José Bové, de Marie-George Buffet, des Verts, qui voudront participer.

Vous vous adressez aux militants mais ne faites pas alliance avec leurs partis.

On continuera à discuter, mais notre appel ne s’adresse pas à eux. Ça fait vingt ans qu’on essaye d’avancer ensemble. Par le sommet c’est bloqué, donc on s’adresse au bas, à ceux qui ont un engagement associatif, syndical, qui participent aux luttes.

Donc tous les citoyens, sans être membres de la LCR, pourront s’engager dans cette construction. Est-ce de la démocratie participative ?

A la différence d’autres, nous n’allons pas seulement leur demander leur avis, mais de s’impliquer et de contrôler le processus. On veut regrouper ceux et celles qui estiment que l’économie de marché n’est pas l’avenir de la société, ce que la crise actuelle montre. Mais on ne leur offre pas un projet de société clés en mains.

Ces nouveaux militants potentiels, ceux qui vous portent dans les sondages, sont plus nombreux que vos électeurs habituels. S’agit-il de surfer sur cette popularité ?

La LCR, ce n’est pas la Star Ac, ce sont des gens qui s’engagent, qui militent, pas qui viennent voir Olivier Besancenot. Ce ne sera pas le parti d’Olivier Besancenot. Les gens veulent se représenter eux-mêmes, il y aura donc plusieurs porte-parole.

Comment préparez-vous les municipales ? Et pourquoi n’êtes-vous pas vous-même candidat ?

Parce que je vais consacrer mon temps à apporter mon soutien à nos listes. Nous avons décidé de doubler le nombre de listes présentées. Nous serons présents dans 36 des 37 villes de plus de 100 000 habitants. Nous devons y expliquer que le vrai vote utile, c’est de voter pour ceux qui sont utiles au quotidien pour lutter contre la politique de Nicolas Sarkozy. Aujourd’hui le PS a des velléités anti-Medef ou anti-droite, mais on ne l’a pas beaucoup entendu ces six derniers mois sur le logement, les centres de rétention ou la politique économique.

P.-S.

Propos recueillis par Aurore Merchin.
Entretien paru dans France Soir n°19706, édition du 28 janvier 2008.

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