Opinion

Le NPA répond à Fernand Renault, conseiller général de Chalon Sud Pour un vrai débat contradictoire

, par TRINTIGNAC Jean-Guy

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Les militants du NPA Chalon sont heureux de constater à quel point, un parti aussi rabougri soit-il, ait pu susciter autant de réactions suite à un communiqué de presse dénonçant les défections d’un député de Saône et Loire à l’Assemblée nationale, reniant ainsi son rôle de représentant du peuple.
Nous pouvons bien évidemment concevoir que la mission du député ne se résume pas à sa simple présence sur les bancs de l’hémicycle. Mais nous considérons qu’il y a des obligations assorties au devoir de représentation qui suggèrent un minimum d’implication dans les débats parlementaires.

Ainsi, pour illustrer nos propos, le très sérieux « observatoire citoyen de l’activité parlementaire » qui comptabilise les taux d’activités et de présence des députés français, situe Arnaud Montebourg, puisqu’il s’agit bien de lui, à la 576ème position sur un total de 577 députés, pour sa présence au palais bourbon. Si l’on se réfère à cette enquête, alors que les députés les plus assidus ont siégé 41 semaines au cours des 12 derniers mois d’activités parlementaires, le député de la bresse n’a été présent pour sa part qu’une seule semaine... S’il considère, comme il semble l’admettre volontiers, que la fonction de député se réduit simplement à faire de la figuration, il devrait alors en tirer les conclusions qui s’imposent. Ses responsabilités en tant que président du Conseil général peuvent tout à fait satisfaire sa propension à rencontrer, débattre avec les gens de terrain. Par ailleurs, durant la dernière campagne des législatives, nous n’avons pas souvenir que monsieur Arnaud Montebourg ait tenu des propos aussi sévères en référence à la fonction de député. Nous ne l’avons pas entendu dire, s’adressant aux électeurs de sa circonscription : « je vous préviens, si vous m’élisez je ne mettrais pas les pieds dans l’hémicycle ».
Il ne s’agit pas ici de faire davantage, et de manière obstinée, le procès d’un élu de gauche plutôt que d’un élu de droite, et de nous acharner arbitrairement et exclusivement sur « la gauche réformiste » et ses représentants. Il se trouve que monsieur Arnaud Montebourg, élu éminent de Saône et Loire, aspire aux plus hautes responsabilités de l’Etat. Ainsi, il mérite toute notre attention, mais aussi nos remontrances et réprobations auxquelles s’expose toute personnalité politique qui accepte le débat d’idées.

Le NPA, à l’échelon local comme à l’échelon national a démontré sans ambiguïté qu’il se trouvait toujours aux côtés des populations les plus fragilisées par les effets dévastateurs du capitalisme et de la politique de Sarkozy. Il a participé activement au mouvement sur les retraites, demandant purement et simplement le retrait de cette réforme injuste. Il s’est battu et continue de se battre contre le démantèlement des services publics : fermeture de bureaux de postes, fermetures d’écoles et de collèges, suppression de services hospitaliers... Il soutient les salariés des entreprises victimes de la concurrence déloyale et des appétits boursiers. Il a condamné la politique étrangère du gouvernement (intervention en Libye, présence militaire en Afghanistan), ainsi que la confirmation par le chef de l’Etat des programmes de développement de l’énergie nucléaire.

Comme l’a souligné notre camarade conseiller général PS de Chalon, les amis d’Arnaud Montebourg et le parti socialiste souhaitent rassembler toute la gauche y compris une partie de la « gauche radicale » et écologiste. Nous respectons cette perspective, même si nous n’y souscrivons pas. Modestement, nous considérons au NPA que notre projet de rupture anticapitaliste n’est pas compatible avec celui de la social-démocratie qui aspire simplement à aménager à la marge une logique économique reposant sur les profits et la croissance à tout prix.
Nous interviendrons avec force pour que le débat des idées ne se limite pas à un affrontement réducteur PS / UMP. Toutes les expressions devraient pouvoir trouver leur place afin de nourrir et d’élargir un vaste débat pluraliste et contradictoire. N’en déplaise aux principaux appareils politiques.

En tous les cas, quelle que soit l’issue des prochaines élections présidentielles, le NPA se montrera exigeant et vigilant à l’appréciation des réformes engagées par le gouvernement en place. S’il les considère anti-sociales et préjudiciables à l’intérêt général des citoyens et des salariés, il n’hésitera pas à les dénoncer et à les combattre, sans distinction. Qu’elles soient de l’initiative d’un gouvernement de droite, comme d’un gouvernement d’une « gauche plurielle ».

Jean-Guy Trintignac pour le NPA Chalon.