Pour faire semblant d’exister face à Sarkozy, F. Fillon décrit « un État en faillite », car il voudrait déclencher une cure d’austérité. Son gouvernement a dépensé 15 milliards cet été pour des cadeaux aux riches patrimoines. Alors, il a besoin d’argent pour respecter les critères européens sur les déficits publics. Où le trouver ?
Sarkozy a annoncé un « nouveau contrat social ». C’est, copié-collé, le programme du Medef. Tout y passe : il y a, selon eux, trop de droits, trop de protection contre les licenciements, trop de sécurité sociale collective, trop de retraités, trop de services publics, trop de fonctionnaires. Ils veulent tout casser pour trouver enfin de l’argent pour leurs amis actionnaires.
Jamais nous n’avons eu un gouvernement autant à l’écoute des exigences patronales. La Sarkosociété, c’est la liberté de licencier, les assurances privées à la place de la sécurité sociale, le démantèlement des biens publics. Mais c’est aussi l’Etat répressif, qui fait des tests génétiques sur les étrangers, qui sanctionne et radie les chômeurs pour faire baisser les statistiques du chômage.
Sarkozy prépare un impôt sur les maladies, payé par les malades
Pour Sarkozy, c’est simple, s’il y a du chômage , c’est la faute aux chômeurs et s’il existe un trou dans la couverture maladie, c’est la faute aux malades. Ce sont eux qui doivent payer. Pour Sarkozy, la santé c’est comme une voiture, il faut payer la franchise et faire jouer ensuite la sécurité sociale et les assurances mutuelles ou privées.
Aussi, son zélé « collaborateur » Fillon lance la loi de financement de la protection sociale, qui contient une mesure scélérate : 50 euros par personne et par an de franchises médicales à payer dès janvier (50 centimes par boîte de médicament, 50 centimes par acte paramédical, 2 euros pour les transports sanitaires). Ces franchises, non prises en charge, s’ajoutent à 1 euro par consultation, 18 euros pour les soins lourds, 16 euros de forfait hospitalier (soit en moyenne 240 euros par personne et par an qui restent à payer pour leur santé). Et pour 900 000 personnes, cela atteint même 1000 euros.
Comme Sarkozy l’a dit le 18 septembre : « L’assurance-maladie n’a pas vocation à tout prendre en charge ». C’est pourquoi il fait appel aux assureurs, aux contributions individuelles. Avec les franchises, c’est les malades qui paient parce qu’ils sont malades ! C’est la fin de l’égalité devant les soins.
N’est-ce pas le même Sarkozy qui voulait améliorer le pouvoir d’achat ?
Sarkozy veut briser la retraite des cheminots, pour mieux imposer à tout le monde la retraite à 62 ans et plus.
C’est bien cet objectif de recul général qui se cache derrière l’offensive contre les régimes spéciaux de retraites (soit à peine 5 % des retraités), soi-disant « injustes ». « Injustes » des acquis légitimes qui devraient être repris, adaptés partout où les conditions de travail l’exigent.
Depuis Balladur en 1993, Juppé en 1995, Fillon en 2003, ils se passent le relais pour casser les droits à la retraite en commençant par le secteur privé, en allongeant la durée de cotisation (40 ans), en diminuant les pensions. Puis, ils exigent que les fonctionnaires (2003) et maintenant les salariés des services publics (SNCF, RATP, EDF, GDF) s’alignent vers le bas.
Et en 2008, ils vont essayer d’imposer les 41 annuités, puis ensuite 42, puis le départ à 61, 62 ans, ou davantage. Au nom de l’égalité ! Et ce sera le retour de la misère pour les retraités qui ne pourront pas avoir leurs annuités.
Le 18 octobre, pour les retraites de tous !
Sarkozy cherche à embobiner les syndicats dans un flot de négociations dont il a déjà tracé l’objectif et la durée. Il leur met un pistolet sur la tempe : soyez d’accord avec moi ou je fais un décret.
Mais la prise de conscience a commencé. La Sarkosociété dévoile son vrai contenu : régression sur toute la ligne, doublée d’autoritarisme absolu.
Le 18 octobre, l’action des cheminots, qui peut et doit s’élargir, peut être le signal de remobilisations solidaires pour le droit à la retraite de tous et le service public pour tous.
La LCR Pays Basque appelle à une forte mobilisation unitaire de soutien aux cheminots et de lutte pour la suppression des franchises.