Questions à Olivier Neveux (à propos d’André Benedetto)

, par NEVEUX Olivier

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  • Comment définir son théâtre à la fois politique et sudiste ?

C’est un auteur qui s’inscrit dans une constellation qui mêlerait à la fois l’œuvre poétique de Maïakovski, celle théâtrale de Brecht, des poésies du Turc Nazim Hikmet ou algérienne de Kateb Yacine. Mais tout ça prend racine dans cette terre du Sud, à l’endroit où poussent les oliviers. C’est un Brecht qui écrirait dans le mistral. Enraciné là où il écrit, à Tavel, et là où il joue son théâtre, à Avignon. Et qui en même temps, s’inscrit dans le patrimoine mondial des oeuvres rouges, au service des révoltés.

  • Quelle était sa vision du théâtre ?

Sa réflexion poétique s’est toujours accompagnée d’un questionnement sur le rôle du théâtre. Une réflexion qui a évolué, tout comme la société. Un théâtre qui ne cesse d’être au travail et de se réinventer. Avec d’un côté, le théâtre comme espace d’interpellation et compréhension du monde mais aussi comme lieu de retrouvailles des hommes avec eux-mêmes pour assister à une oeuvre.

  • Comment expliquer cette permanence de la révolte chez André Benedetto ?

Son théâtre politique n’est pas réductible aux seuls enjeux de pouvoirs. Il a une conception généreuse de la politique comme l’invention du possible dans la vie de chacun. Une vie plus riche, plus digne que celle à laquelle on l’avait voué.

P.-S.

Midi Libre, 15 août 2013. Paru sous le titre « Questions à Olivier Neveux ». URL : https://tinyurl.com/yculk3oz

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