« Notre but : faire comprendre que des moyens et de l’argent, il y en a »

, par BESANCENOT Olivier

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INTERVIEW - La tête de liste NPA en Ile-de-France vise la barre symbolique des 5 % pour avoir des élus qui défendent les revendications de son parti...

Olivier Besancenot a reçu une standing ovation, mercredi soir lors d’un meeting à Choisy-le-Roi. 20minutes.fr l’a rencontré.

  • Vous avez dit que l’Île-de-France était une région moins sensible à l’anticapitalisme. Quel est votre objectif ?

L’Île-de-France n’est pas une terre facile électoralement pour l’anticapitalisme, c’est vrai : les scores vont de 3 à 4 % grand maximum. Là, le défi pour nous ce serait de faire plus, et notamment de passer la barre symbolique des 5 %, qui nous permettrait potentiellement d’avoir des élus.

  • Comment comptez-vous vous y prendre ?

En essayant de régler ce paradoxe qui fait que la région Ile-de-France est la plus riche de France, mais aussi une région où les inégalités sont extrêmement fortes. Ceux qui sont victimes de ces inégalités ne sont pas forcément représentés dans les projets de la région tels qu’ils sont exposés aujourd’hui. Du coup, on essaye humblement dans cette campagne de penser à ces gens-là, en faisant avancer un certain nombre de revendications. Je pense aux transports collectifs, au logement, et à des questions nationales, qui sont aussi des sujets de préoccupation tout court pour les Français (retraite, emploi...).

  • Votre campagne n’est-elle pas assourdie par le « buzz » Ilham Moussaïd ?

Nous avons juste répondu aux questions qu’on nous posait, car le débat est légitime. Maintenant, elle est à sa juste place : ce n’est ni un étendard, ni une candidate qu’on dissimule. C’est une candidate parmi 2 000. Et on ne voudrait pas tomber dans le panneau qui consiste à faire oublier toutes nos propositions. Maintenant c’est le temps de la campagne. On a des candidats et candidates qui portent un programme : interdire les licenciements, s’assurer que l’argent public aille à des projets 100 % publics, taxer la spéculation financière pour satisfaire nos besoins. Les bénéfices d’une seule banque sur une année, c’est des années de transport collectif gratuit pour tous en Ile-de-France. Le but du jeu, c’est de faire comprendre à un maximum de personnes que des moyens et de l’argent, il y en a. Il suffit d’aller les chercher là où ils sont.

  • Si vous êtes amenés à gouverner avec la gauche institutionnelle, ces idées ne seront pas forcément mises en œuvre...

Avoir des élus, cela nous permettrait de faire avancer un certain nombre de revendications sur la gratuité des transports collectifs et d’avancer sur la nécessaire transparence publique sur l’utilisation de l’argent de nos impôts. Nous avons toujours dit que nous étions prêts à aller dans des exécutifs qui mènent des politiques qui vont dans le bon sens. Ce qu’on ne veut pas c’est aller dans des gouvernements de région où on serait amené à faire le contraire de ce qu’on raconte au quotidien. C’est un grand écart qu’on ne peut pas faire.

  • Pas d’alliance avec le PS pour le 2nd tour, donc ?

On pourra envisager, après le 1er tour une alliance démocratique, où la majorité sortante accepte la proportionnalité des voix qu’on a obtenues. En gros, que le PS préfère avoir un contre-pouvoir à sa gauche plutôt que de perdre des voix et éventuellement perdre la région à sa droite. Mais cela implique de faire plus de 5 %. C’est d’abord à nous de faire la démonstration que la question peut se poser après le 1er tour.

P.-S.

Propos recueillis par Bérénice Dubuc.
Entretien paru – sous le titre « Notre but : faire comprendre que des moyens et de l’argent, il y en a, il suffit d’aller les chercher là où ils sont » – dans 20minutes.fr, édition du 18 février 2010.

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