Prenant le contre-pied du ministre de la Défense, Hervé Morin, qui appelle « à l’unité du pays dans la lutte contre le terrorisme », une journée de manifestations doit avoir lieu le 20 septembre.
Il est clair que nous refusons l’union nationale derrière l’intervention en Afghanistan, car la guerre livrée par la France aux côtés des États-Unis, dans le cadre de l’Otan, est bien une guerre contre l’Afghanistan. Le ministre de la Défense, Hervé Morin, voudrait le nier, mais la mort dramatique et stupide des dix jeunes soldats dans l’embuscade de Surabi rappelle brutalement la vérité : c’est bien une sale guerre que mènent les troupes françaises.
Pour justifier cette guerre qui ne dit pas son nom, Sarkozy entonne la chanson de Bush, dénonçant des « barbares moyenâgeux », suggérant un « choc des civilisations », la lutte contre le terrorisme, pour la démocratie et les droits des femmes. Qui peut croire à ce mensonge d’État ? Sarkozy lui-même n’y croit pas, lui qui déclarait, lors de sa campagne électorale, quand il disait envisager le retrait des troupes : « Aucune armée n’a réussi dans un pays qui n’est pas le sien. » Effectivement, les troupes impérialistes maintiennent en place le régime fantoche de Karzaï, leur homme de main corrompu, sans autorité, dans un pays où règnent la misère et le chômage, où le trafic d’opium est la principale source de richesse. L’aide internationale ne sert qu’à alimenter la corruption, alors que les exactions des soldats de l’OTAN, dont souvent la population civile est victime, dressent le peuple contre l’occupation étrangère et l’envoient dans les bras des talibans.
Le but de la guerre n’est pas d’introduire la démocratie, mais bien d’occuper le pays pour en faire une place forte des puissances occidentales, contre la Russie, la Chine et l’Iran. Quel qu’en soit le prix à payer pour le peuple afghan, pour les soldats et les classes populaires des pays de l’OTAN, qui supportent les dépenses militaires. Sans attendre le débat parlementaire annoncé pour le 22 septembre, Sarkozy poursuit l’envoi de renforts. 350 parachutistes du 3e RPIMa de Carcassonne viennent d’embarquer pour Kaboul. Mais l’augmentation des effectifs de l’OTAN n’empêchera pas « l’embourbement », « l’enlisement », selon les propres mots du chef d’état-major.
Malheureusement, Sarkozy n’a rien à craindre du débat parlementaire. Le premier secrétaire du PS, François Hollande, souhaite que le gouvernement « reconsidère sa stratégie » et Pierre Moscovici (PS), qui revendique la décision de Jospin et Chirac de faire intervenir l’armée française en 2001, déclare : « Le retrait non, la révision stratégique, oui. » L’opposition à la guerre doit se faire entendre avec ses propres moyens, dans la rue. C’est pourquoi la LCR se joint à l’appel d’une vingtaine d’organisations et d’associations, dont Les Verts, le PCF, le PCOF, la FSU et le Mouvement de la paix, pour faire du 20 septembre une journée de manifestations en faveur du retrait des troupes impérialistes d’Afghanistan. Tous et toutes dans la rue, samedi 20 septembre, à Paris, 14 heures, place de la République !