« Principes fondateurs »

Pour le socialisme du XXIe siècle

, par BORRAS Frédéric

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Délégué à la commission des principes fondateurs
Photothèque Rouge/Franck Houlgatte.

Trois navettes de discussion, des milliers d’amendements ont permis d’aboutir à une version finale étoffée qui, certes, ne fait pas le tour de l’ensemble des questions, mais qui constitue une base solide pour le rassemblement de toutes celles et tous ceux qui veulent agir pour la transformation révolutionnaire de la société.

En quatre parties, ce document aborde l’essentiel des problèmes de notre temps, en même temps qu’il cherche à tirer les leçons du passé. Partant de l’analyse de l’état du monde capitaliste, le document conclut sur la nécessaire rupture avec le système qui, aujourd’hui, plus que jamais, avec le développement sans précédent des crises économiques, sociales, écologiques, envoie le monde dans le mur.

D’où la nécessité d’énoncer les contours de la société que nous voulons construire. Une société où la démocratie atteint un niveau de développement inédit dans l’histoire. Une société dont les fondements sont l’égalité dans tous les domaines et la préservation de l’environnement. Le congrès a buté pour donner un nom à ce projet, tant pèsent négativement les expériences du passé, tant l’exploitation et l’oppression multiformes, voire la terreur, se sont faites au nom du communisme ou du socialisme. Les milliers de participants aux congrès électifs ont eu à choisir entre les termes de socialisme ou d’écosocialisme. Mais une autre proposition est remontée, celle d’intituler notre projet « le socialisme du xxie siècle ». Divisée, la commission n’a pu que s’en remettre au vote du congrès, qui a tranché en faveur de cette dernière proposition, dans le cadre d’un vote serré. Il s’agissait moins de la volonté de saluer le processus en Bolivie que de marquer la nécessité de se tourner vers l’avenir en revendiquant le meilleur de la tradition du passé, de celles et ceux qui ont affronté les systèmes depuis deux siècles.

La troisième partie énonce des éléments généraux de stratégie. Le NPA revendique fièrement sa méthode : organiser la lutte pour la résistance à l’offensive de destruction des acquis et droits sociaux, pour défendre un programme de mesures anticapitalistes répondant aux aspirations concrètes de la population face à la dégradation des conditions de vie, traçant les contours de la société que nous voulons. Nous ne voulons négliger aucun terrain de lutte. Des réécritures et des enrichissements substantiels du texte ont été amenés en procédant à des commissions de réécriture sur des thèmes importants, comme la défense de l’accès à la culture pour toutes et tous, celle d’une éducation émancipatrice ou encore la défense d’une agriculture paysanne rompant avec l’agro-business. La question de l’écologie est très présente dans toutes les parties du texte, ce qui correspond à une volonté unanime de mettre cette préoccupation décisive au cœur des préoccupations du NPA.

Un parti, c’est d’abord et avant tout un programme, qui justifie que ses partisans s’organisent pour le défendre. Mais le parti, dans ses principes d’organisation, doit être conforme aux objectifs qu’il défend. La quatrième et dernière partie est consacrée à cela. Le NPA veut être un parti démocratique, utile au quotidien, un parti implanté dans les entreprises et les quartiers. Un parti qui se présente aux élections, mais qui ne confond pas cela avec l’électoralisme, cette illusion que le changement radical ne sortira que des urnes. Un parti qui veut obtenir des élus, mais des élus sans compromission avec le système, dont le comportement demeure à tout instant fidèle aux idéaux qu’ils portent. Un parti capable de patience et de ténacité, pour peser dans la durée, mais aussi réactif au rythme de la lutte des classes, aux côtés de celles et ceux qui entendent lutter jusqu’au bout contre le système.

En adoptant ce programme ainsi amendé à une écrasante majorité, les délégués ont eu le sentiment d’avoir fait faire au parti un pas en avant décisif. Ces contours programmatiques n’ont pas été parachutés par en haut. Les membres du NPA se les sont appropriés en profondeur. Au-delà des imperfections inévitables à ce genre d’exercice inédit, la discussion a été intense et enrichissante.

P.-S.

Rouge, n° 2286, 12 février 2009.

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